
Nicolas Florian est conseiller municipal d’opposition à Bordeaux et en a été le maire entre 2019 et 2020. Depuis 2021, il préside le groupe Les Républicains au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Il revient sur l’agression d’une grand-mère et de sa petite-fille commise en plein centre-ville de Bordeaux le 19 juin dernier.
Propos recueillis par Bartolomé Lenoir.
Une Certaine Idée : Pouvez-vous nous décrire la situation sécuritaire à Bordeaux ?
Nicolas Florian : Bordeaux vit depuis trois ans une vraie dégradation de sa sécurité. L’agression filmée hier en est la meilleure preuve. Des zones de non-droit se développent, et la majorité municipale fait quant à elle profession d’impuissance. Mon successeur n’a notamment pas repris un certain nombre d’initiatives prises à la fin de mon mandat, comme l’armement de la police municipale ou le développement du système de vidéoprotection. L’État propose depuis deux ans la signature d’un contrat de sécurité : il n’est toujours pas signé.
Il y a une banalisation dramatique de l’insécurité que vivent au quotidien les Bordelais, et c’est notamment cette adjointe au maire qui déclare dans un conseil de quartier que les agressions c’est quelque chose de banal.
UCI : Quelle est l’évolution récente de cette situation sécuritaire ?
NF : Il y a une accélération depuis trois ans. Jusqu’en 2020, il y avait des signaux, certes, mais aussi un volontarisme. Depuis trois ans, le volontarisme a disparu et les chiffres s’en ressentent. Les derniers chiffres de la préfecture de police le disent clairement : les atteintes aux personnes ont explosé.
UCI : Quelle a été votre réaction face à l’agression qui a fait le tour des réseaux hier soir ?
NF : Je me suis d’abord posé très sérieusement la question de diffuser ou non ces images très choquantes. Mais je me suis dit : il faut arrêter de se voiler la face. Ces scènes arrivent tous les jours, à Bordeaux ou partout en France. Nous ne devons pas détourner le regard. Réagir est le minimum de compassion dû aux victimes.
UCI : Comment jugez-vous la réaction du maire ?
NF : C’est indécent. Pointer du doigt la supposée récupération politique, c’est faire fi de ce qui s’est passé. Il y a une réalité : une grand-mère qui se fait agresser avec sa petite-fille en plein Bordeaux.
UCI : Ne craignez vous pas une radicalisation, d’un côté comme de l’autre ? Une radicalisation de la colère comme une radicalisation du déni ?
NF : Il ne faut pas abandonner ce terrain à d’autres, et c’est le rôle des Républicains. Il faut être offensif et volontariste, et refuser la banalisation. Nous allons faire des propositions pour Bordeaux en fin de semaine.