“Dans une commune de notre taille avec 13.000 habitants, c’est regrettable de ne pas avoir un commissariat de plein exercice !” Valérie Lacroute.

Valérie Lacroute est maire Les Républicains de Nemours (Seine-et-Marne), vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France et ancienne députée. Elle revient sur les violences qui ont émaillées sa commune et regrette le manque d’effectifs de police sur le terrain.

Propos recueillis par Bartolomé Lenoir.

Entretien réalisé le 30 juin.


Une Certaine Idée : Comment s’est passée la nuit dernière (nuit du 29 au 30 juin) ?

Valérie Lacroute : La nuit a été très difficile, beaucoup plus difficile que la nuit précédente parce qu’ils étaient beaucoup plus nombreux, très organisés, avec des individus relativement jeunes, cagoulés, tous en noir, naviguant d’un point à l’autre dans des voitures.
À 22h15, ils ont coupé l’éclairage public, selon le même fonctionnement que la veille, dans le quartier « politique de la ville » de la commune. La veille, malheureusement nous ne nous y attendions pas, il s’agissait du jour de ramassage des poubelles et donc ils ont brûlé les poubelles. Les deux soirs, ils ont fait des barrages pour empêcher les déplacements dans le cœur de quartier, et attirer la police, comme les pompiers, dans leur guet-apens. Le premier soir, ils ont organisé des barrages et brûlés des voitures. En revanche, hier, ils se sont attaqués aux équipements publics. Il y a une progression de la violence, avec une partie des individus qui ne viennent pas de la commune. Nous sommes très vigilants quant aux menaces qui pèsent sur le centre-ville.

UCI : Comment, en tant que maire, suivez-vous les événements ?

VL : Je me suis rendue sur place les deux soirs, aux abords du quartier. Le premier soir, aux côtés des pompiers qui avaient tenté de faire une entrée dans le quartier et s’étaient fait rejeter, et qui se trouvaient désormais postés à une des entrées. Hier soir, je suis allée une petite demi-heure dans le quartier, après quoi les plus anciens du quartier, qui me connaissent bien, m’ont demandé de partir, sans m’attaquer, en m’indiquant que ce n’était pas prudent que je reste dans le quartier. Je me suis alors fixée en extérieur comme la veille.
Depuis ce matin, nous avons mis en place une cellule de crise, ce qui n’était pas encore le cas faute d’avoir imaginer que ce serait aussi dramatique.

UCI : Comment travaillez-vous avec la police ?

VL : On travaille par téléphone, par sms, mais la difficulté c’est que les policiers ne sont pas nombreux. Il y a un manque d’effectif net : hier, ils étaient 12, face à 150 – 200 jeunes.
Il y a 3 ans, l’État a décidé de fusionner les commissariats de Nemours et Fontainebleau ce qui a conduit à une dégradation du service, temps d’intervention plus long et sans effectif supplémentaire voir à la baisse ! Le vrai PC de sécurité est à Fontainebleau et le commissariat de Nemours est devenu un commissariat administratif, qui ne fonctionne pas la nuit et en plus avec la suppression de la brigade de nuit ! Dans une commune de notre taille avec 13.000 habitants, c’est regrettable de ne pas avoir un commissariat de plein exercice !

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