
Alexandre Portier est député Les Républicains du Rhône depuis 2022, professeur de philosophie et membre du Conseil supérieur des programmes.
Vous êtes de droite ? Vous croyez en l’École ? Et comme moi, vous en avez assez des leçons de morale de la gauche qui croit s’être arrogée un monopole sur l’École qu’ils n’ont cessé depuis 40 ans de défigurer ?
Vous avez bien raison ! Nous ne devons avoir aucun complexe, aucune gêne, aucun scrupule à parler d’éducation. Lorsque l’on est un grand parti de gouvernement, il nous est impossible de faire l’impasse sur l’avenir de nos enfants.
Aucun complexe d’abord, car nous avons des convictions à défendre en matière scolaire. Nous sommes le parti de la transmission et de l’enracinement – ce « besoin de l’âme » essentiel comme l’écrivait magnifiquement la philosophe Simone Weil. Or, où devrait-on transmettre et enraciner si ce n’est à l’École ?
Aucune gêne ensuite, car nous n’avons pas le droit de nous taire face à la déconstruction de l’École opérée par la gauche, et dont les gouvernements Macron ne sont que les continuateurs. Le « pas de vague » plutôt que le courage de l’autorité, les gommettes de couleur remplaçant les notes, le nivellement par le bas au lieu du mérite … Voilà le bilan de ceux qui voudraient nous faire la leçon ! La suppression du redoublement, la dévalorisation des filières manuelles, le laxisme : c’est eux !
Aucun scrupule enfin, car il y a urgence pour l’École républicaine. Ce fut une faute de croire que la droite pouvait se contenter de parler du régalien (sécurité, immigration, défense) et de l’économie, en laissant à la gauche la culture et l’éducation. Le résultat, c’est un naufrage scolaire et éducatif qui mine maintenant non seulement notre cohésion nationale, mais aussi la capacité même de notre pays à se battre dans la compétition internationale.
L’École doit revenir au cœur des engagements des Républicains. Elle a été trop longtemps la grande oubliée de nos programmes. C’est un tort. La droite a un lien fort et historique avec la question scolaire. Rien que sous la Ve République, nous avons porté les combats les plus décisifs.
C’est bien sous la présidence du général de Gaulle que fut lancée la démocratisation de l’enseignement secondaire (en 10 ans fut réalisé quasiment un collège par jour ouvré !) et que fut enfin obtenue la pacification des relations avec l’enseignement privé, grâce à la loi Debré de 1959.
C’est bien sous Jacques Chirac que furent votés en 2004 l’interdiction du foulard islamique et de tous les signes religieux ostentatoires à l’Ecole, en 2005 l’accueil de tous les enfants en situation de handicap ou encore que fut mis en place en 2006 le socle commun de connaissances pour affirmer les bases non négociables que doivent maîtriser nos enfants.
Au-delà de l’enseignement scolaire, n’oublions pas, pour les études supérieures – et loin de la propagande gauchiste – que la dernière fois que le budget investi en France par étudiant a été à la hausse, c’était sous Nicolas Sarkozy, dont la présidence a aussi été celle de la mise en place des bourses au mérite que François Hollande s’est empressé de supprimer.
Égalité des chances, reconnaissance de l’effort et promotion du mérite, inclusion du handicap, défense de la laïcité, valorisation des filières manuelles : c’est notre héritage, c’est notre ADN, soyons-en fiers !
Alexandre PORTIER