L’Académie Georges Mandel s’est tenue pour la deuxième fois les 8 et 9 septembre derniers au siège des Républicains. Ayant pour objectif de former les futurs cadres et candidats du parti, de nombreux intervenants et experts se sont succédés au cours de ces deux journées de formation intenses pour les participants. Une Certaine Idée y était et vous transmet en exclusivité le discours introductif du président Éric Ciotti ainsi que sa version vidéo.
Par ailleurs, vous pourrez retrouver sur notre chaine YouTube les vidéos de différents orateurs – professeurs d’Université, sondeurs, essayistes, haut fonctionnaires, éditorialistes, chercheurs – ayant accepté de livrer leur expertise et leurs connaissances sur des sujets variés comme la diplomatie, la communication politique, l’intelligence artificielle, l’économie, l’écologie ou l’immigration.
Chers compagnons, chers amis,
C’est avec un grand bonheur que je vous souhaite la bienvenue au siège de notre parti, au siège de votre parti, et donc en quelque sorte : bienvenue chez vous !
Lors de l’inauguration de notre académie de formation, en mai dernier, j’avais achevé mon discours en citant Georges Pompidou, déclarant, en 1969, devant les jeunes gaullistes : « Diriger, ce n’est pas commander, diriger, c’est conduire. Conduire vers un but, vers un idéal auquel on croit, que l’on a fait partager à d’autres et dont on vous montre la direction. »
Je reprends de nouveau cette citation à mon compte, au moment d’ouvrir cette deuxième session de formation, car elle reflète bien l’esprit que je veux donner à l’académie Georges Mandel.
Son objectif, c’est de former l’avant-garde de nos futures conquêtes. L’avant-garde de notre force militante. L’avant-garde de nos futurs responsables et élus, au niveau national comme au niveau local.
Une avant-garde capable de conduire nos militants et nos sympathisants, et au-delà les Françaises et les Français, vers un but, vers un idéal.
Celui d’une France qui retrouve la maîtrise de son destin.
Celui d’une France qui renoue avec la grandeur de son passé et avec les promesses de son avenir.
Celui d’une France où règne de nouveau l’ordre et où prospère la liberté.
Je suis heureux de pouvoir – quatre mois seulement après la première session – ouvrir avec vous cette seconde séquence de formation. Elle témoigne de la vitalité de notre parti et de notre détermination à poursuivre notre reconstruction.
En devenant président de notre famille politique, je vous ai fait la promesse de nouvelles victoires : ce sont ces victoires que je veux préparer, avec vous, ici, au sein de cette académie dans laquelle nous voulons former les militants, les cadres et les dirigeants de demain.
Diriger, c’est conduire vers un idéal, c’est conduire par les idées, c’est conduire par l’intelligence. Et c’est pourquoi nous avons besoin de cette formation.
C’est pourquoi nous avons besoin de nous former, de réfléchir ensemble, de penser ensemble, de redevenir le grand parti des idées et des audaces.
Cette formation, vous la suivrez aujourd’hui et demain, sous l’égide de la figure de Georges Mandel. Je veux vous expliquer pourquoi j’ai voulu que notre académie prenne ce nom.
Georges Mandel, c’est un nom qui honore la droite, la politique et la République. C’est un nom qui incarne les valeurs de responsabilité, de fidélité et de courage dont nous avons tant besoin.
Collaborateur de Georges Clemenceau, Georges Mandel fut une figure centrale de la droite républicaine dans l’entre-deux-guerres.
Au cours de cette période dramatique, il se dresse sans relâche face à toutes les lâchetés et à toutes les faiblesses qui cherchaient à relativiser le danger de l’Allemagne hitlérienne.
C’est en cela que Georges Mandel incarne deux vertus essentielles, indispensables au combat politique : la lucidité et la combattivité.
En 1940, au milieu de la débâcle, il devient ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Paul Reynaud, où il siège aux côtés notamment d’un certain Charles de Gaulle. Et, tout comme ce dernier, sauvegardant la dignité de la France, et son honneur, il refuse l’armistice et appelle à la poursuite des combats.
Il embarque bientôt, comme d’autres parlementaires, sur le Massilia, et se retrouve victime de cette ignoble embuscade.
Le régime criminel de Philippe Pétain l’arrête, tente de le juger au cours de l’inique procès de Riom et, sans jugement, le condamne à une perpétuité de fait dans les Pyrénées.
À l’issue de l’invasion de la zone dite libre par les Allemands, à l’automne 1942, Georges Mandel est livré à l’ennemi et bientôt déporté à Buchenwald, aux côtés de Léon Blum.
En 1944, sur ordre d’Hitler, il est rapatrié en France et abandonné aux griffes de la Milice, incarnation suprême de l’esprit collaborationniste.
Le 7 juillet 1944, dans la forêt de Fontainebleau, il est lâchement assassiné d’une rafale de mitraillette dans le dos, victime d’être né juif et d’avoir été un patriote irréprochable.
Assassiné par des Français indignes de ce titre et qui, en Georges Mandel, tuèrent un grand Français.
Tout au long de sa vie, Georges Mandel aura été l’incarnation d’une République qui ne faiblit pas, qui ne transige pas, qui ne capitule pas.
Sa vie est une leçon de dignité qui ne peut que nous inspirer fidélité et courage.
Ce sont des qualités dont nous aurons besoin pour redresser la France. Pour que la France reste la France, pour que la France continue d’occuper son rang, nous avons besoin de notre histoire. Ne cédons pas à ceux qui, à l’extrême-gauche, veulent nous inoculer le poison de la honte : notre pays n’y survivrait pas.
Même aux heures les plus sombres de notre histoire, la dignité de la France a été défendue par des héros, par des hommes et des femmes qui, comme Georges Mandel, sont la France. Ne les oublions pas.
Regardons notre passé avec fierté et nous regarderons notre avenir avec confiance. Et préparons-nous, avec sérieux, avec rigueur, à retrouver la responsabilité du gouvernement de la France.
Je veux remercier Basile Fanier, notre directeur des fédérations, pour avoir conçu le riche programme qui va vous occuper durant ces deux journées.
Et je veux remercier tous les intervenants qui ont accepté de venir vous livrer leur expertise et leur expérience.
Vous aborderez aujourd’hui et demain de très nombreux sujets.
La diplomatie, avec Renaud Girard, reporter de guerre et chroniqueur international pour Le Figaro, professeur de stratégie, de géostratégie et de relations internationales à Sciences Po’ Paris.
L’économie politique, avec Yves Perrier, actuel président du Conseil d’administration du groupe Edmond de Rothschild, et ancien directeur financier de la Société générale.
L’avenir de la droite, avec Laëtitia Strauch-Bonart, essayiste et éditorialiste, rédactrice en chef au Point.
La décentralisation et nos territoires, avec Benjamin Morel, maitre de conférences en droit public à Paris-Assas, et avec Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Panthéon-Sorbonne, dont je veux saluer l’engagement contre les thèses décoloniales et islamo-gauchistes qui gangrènent notre université.
Vous aborderez le vaste domaine de la communication politique, avec Franck Louvrier, maire de La Baule, vice-président des Pays de la Loire, et ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy.
Vous aborderez les défis de l’intelligence artificielle avec Laurent Alexandre, haut-fonctionnaire, médecin et entrepreneur, particulièrement engagé sur ses questions.
Frédéric Dabi et Arnaud Mercier, respectivement directeur général Opinion de l’IFOP et professeur en sciences de l’information à Paris-Assas, vous parleront des sondages d’opinion, tandis que Philippe Bluteau, avocat en droit public et électoral vous évoquera les questions juridiques relatives aux élections.
La question de l’État, centrale, essentielle, primordiale, sera traitée par Olivier Beaud, professeur des universités en droit public, à Paris-Assas, où il dirige l’Institut Michel-Villey pour la culture juridique et la philosophie du droit.
L’écologie, autre question majeure de notre siècle, sera l’objet de l’intervention d’Yves Roucaute, professeur des universités en philosophie.
Sur l’immigration, enjeu qu’il nous faut solutionner d’urgence et sans avoir la main qui tremble, et pour lesquelles Les Républicains ont formulé des propositions fortes, nous aurons la chance de pouvoir nous appuyer sur l’expertise du préfet Michel Auboin, de Nicolas Monti et de Maxime Aymar, tous trois co-fondateurs de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie.
Thierry Rambaud et Frédéric Rouvillois, tous deux professeurs de droit à l’université Paris-Cité, concluront ces deux journées en vous parlant du référendum, cet outil démocratique que nous voulons réhabiliter, car il est au cœur des institutions populaires que le Général de Gaulle nous a légué.
Enfin, et je veux le saluer, et le remercier pour sa participation, vous profiterez de la riche expérience politique d’Henri Guaino, ancien député et, comme vous le savez, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy dont il a écrit les plus grands discours.
Vous le voyez, le programme que nous vous proposons est un programme ambitieux, comme il l’avait déjà été lors de la première session de formation.
Notre académie est une école de combat qui doit vous préparer au plus pacifique d’entre eux : le combat des idées.
Pour reconquérir la confiance de nos compatriotes, nous avons le devoir de nous préparer. Le devoir de rechercher des solutions à la hauteur des défis qui détermineront l’avenir de notre pays. Le devoir de redevenir une grande force politique par l’élan des grandes idées.
Alors que notre pays s’abîme dans l’impuissance, nous devons construire une alternative : nous devons le faire avec sérieux et avec rigueur.
L’art de la politique ne s’improvise pas. L’art du gouvernement ne s’improvise pas.
Nous sommes la seule alternative. La seule alternative à l’impuissance. La seule alternative à la démagogie.
Dès aujourd’hui, nous nous y préparons, avec vous, au sein de cette académie, comme avec notre média Une Certaine Idée ou avec nos États généraux.
Rien ne se gagne sans mérite, rien ne se gagne sans effort : rien ne se gagne sans se battre.
Si nous voulons renouer avec la victoire, nous devons nous y atteler avec détermination, par le travail, par la réflexion. En quelque sorte, par l’entrainement.
Nous sommes – d’une certaine manière – une immense équipe. Nous ne sommes pas quinze, comme notre équipe de rugby, à qui nous souhaitons aussi de voguer vers la victoire, et ce dès ce soir, mais nous sommes des centaines, des milliers.
Des milliers de militants de l’espérance, qui ne se résignent ni au déclin ni au déclassement, et qui demeurent inlassablement fidèles aux valeurs et aux principes qui ont fait la grandeur de ce pays.
Des militants qui ne se résignent pas, qui ne capitulent pas, mais qui travaillent, réfléchissent et se préparent, et – surtout – qui ne cesseront jamais de se battre, pour la droite, et pour la France.
Éric CIOTTI