
La lecture de la semaine est celle du récit de Christophe Guilluy que Pierre Danon, aidé par Edouard de Castellan, nous résume.
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Notes sur Pierre Danon : Aujourd’hui membre du Bureau politique des Républicains, Pierre Danon est un chef d’entreprise français, actionnaire principal et Président du Conseil d’administration de ProContact, Centre d’appel pour les PME françaises. De 2014 à 2017, il aura aussi été le directeur adjoint de la campagne présidentielle de François Fillon.
La fiche lecture : “Les Dépossédés” plonge le lecteur dans la détresse et les émotions, souvent tues, de la classe moyenne. Ce n’est pas un simple récit, mais une exploration approfondie de la réalité, miroir des frustrations et des aspirations qui constituaient autrefois le fondement de nos sociétés.
Avec une entrée en matière choc, l’auteur nous plonge dans une France où plus d’un Français sur deux touchent moins de 1771€ par mois.
Derrière ce chiffre, c’est toute une réalité sociologique qui se dessine ; une réalité de déplacement, de dépossession et d’exil au sein même de nos territoires.
Dans ce périple littéraire des côtes de la Bretagne jusqu’aux rivages de la Corse, nous assistons impuissants à l’éviction systémique de cette classe moyenne. Entre la montée en flèche de l’immobilier et la déferlante Airbnb s’abattant sur une France en plein déclassement. C’est un tableau vivant d’une France en pleine mutation qui est dressé.
Mais les terres ne sont pas le seul bien dont cette classe est dépossédée. “Les Dépossédés” dépeint également une France où les services publics, autrefois fierté nationale, s’érodent au détriment des plus vulnérables, parfois au profit de communautés étrangères. Transports, santé, éducation… Autant de piliers qui vacillent.
Devant ces bouleversements, l’angoisse monte parmi la population française. Bien plus que la simple dépossession, de nombreux français ressentent une agression quotidienne à travers des décisions centralisées et trop souvent dépourvues de sensibilité, comme la mise en œuvre des zones à faible émission ou la projection des zones à zéro artificialisation nette.
Cette situation engendre une tension croissante, accentuant un fossé déjà béant entre les classes populaires et la « France d’en haut », provoquant des réactions parfois virulentes. La preuve la plus flagrante de ce malaise social a été le mouvement des “Gilets jaunes” en 2019, à la suite de la décision jupitérienne d’augmenter les prix de l’essence sans tenir compte du mal-être économique des classes populaires. Malgré les violences survenues lors de certaines manifestations, 72% des Français ont continué à soutenir ces citoyens en détresse, soulignant une solidarité quasi-générale face à une injustice ressentie et partagée.
Sur le plan politique, le livre présente une analyse lucide et sans concession des réponses souvent inadaptées de nos partis traditionnels face à cette crise rampante.
L’auteur scrute à la loupe le changement de positionnement de chaque parti : la gauche a abandonné son rôle de défenseur des classes populaires au profit de la défense des minorités ; la droite, quant à elle, est apparue trop souvent déconnectée, ouvrant progressivement la porte à une extrême droite soucieuse du malheur de cette population en quête de reconnaissance.
Au-delà d’être une simple critique, “Les Dépossédés” propose aussi une méditation mélancolique et optimiste sur le devenir des classes populaires. Il esquisse un chemin, offre des perspectives et plaide pour un retour à une certaine équité, à une valorisation du travail et à un respect.
En définitive, “Les Dépossédés” est bien plus qu’un livre ! C’est une boussole existentielle pour tous ceux qui, perdus dans le tumulte de notre société, cherchent des réponses, un sens, une voie.
C’est un phare dans la tempête des bouleversements sociaux contemporains, une lecture essentielle pour quiconque cherche à panser les plaies ouvertes de notre société moderne et à poser les bases du redressement national.