
Eric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes depuis 2017 et commerçant.
Les esprits économiques les plus optimistes nous disent, faussement naïfs : jusqu’ici tout va bien !
L’Etat français demeure une bonne signature sur les marchés d’après les agences de notation, ce qui permettra en 2024 d’emprunter la bagatelle de 285 milliards.
Alors, jusqu’ici, tout va-t-il si bien ? Pas vraiment ! L’asphyxie financière et la banqueroute menacent.
Notre dette publique, qui est le fardeau de tous, pulvérise de nouveaux records en franchissant le seuil symbolique des 3000 milliards au 1er trimestre 2023, soit 44.300 euros par Français !
Le ratio dette/produit intérieur brut atteint 112% de la valeur des biens produits et les services de la dette sur une année continue d’augmenter.
Enfin, selon la Cour des comptes, ce service va approcher 84 milliards en 2027 et deviendra à cet horizon le premier poste de dépenses du pays, devant l’éducation ou la défense. Un triste record.
Face à ce niveau d’endettement, rester optimiste relève alors purement et simplement de l’irresponsabilité.
Et notre pays, au lieu d’adopter une démarche vertueuse de financement par l’emprunt de dépenses publiques productives générant de la croissance, continue dans une démarche keynésienne de 5% de déficit public, à recourir à l’endettement afin de financer des dépenses courantes.
L’argent des Français est ainsi mal utilisé et nos enfants, futurs copropriétaires de la maison France, devront assurément prendre en charge ce mauvais endettement et son coût. C’est dramatique.
Quand l’irresponsabilité devient une faute, la trajectoire vertigineuse est mortifère pour notre économie et donc pour les Français. Le temps semble révolu de l’argent à bon marché et d’un accroissement de notre endettement que permettait depuis dix ans le niveau très bas des taux d’emprunt sur les marchés.
La métaphore se fera, à ce sujet, sportive car la compétition économique est aujourd’hui devenue une course à handicap, plus rude et difficile, chargé qu’est notre pays du fardeau de l’inflation, de la dette et de ses intérêts.
Cet insoutenable poids qui leste notre économie n’a d’égale que l’insoutenable légèreté des grands argentiers de l’Etat qui, aux manettes, conduisent le pays vers une absence de contrôles efficaces de la dépense publique et toujours plus d’impôt.
Depuis 1974, nous n’avons connu aucun budget en équilibre, entraînés par une mécanique folle, en surchauffe de déficit, en surchauffe de dépenses excédant de près de 130 milliards nos recettes, de dette abyssale, en surchauffe d’imposition et de taxation, que le « quoi qu’il en coûte » présidentiel est venu rendre plus folle encore.
Après moi le déluge, ou plutôt avec moi le déluge fiscal, la faillite de l’Etat qui met notre souveraineté en danger !
Le constat est donc amer et les responsables qui ont failli à leur mission, désignés.
Des mesures d’assainissement d’un tel système sont à prendre d’urgence pour empêcher, à terme, un emballement encore plus dramatique des dettes et des déficits publics.
Quel est le levier d’action possible pour endiguer « l’effet boule de neige » de la dette, de sa charge et du niveau des prélèvements obligatoires ?
Agir sur le service de la dette pour ne pas augmenter les impôts, ces deux notions macroéconomiques étant étroitement corrélées et s’alimentant mutuellement.
Cela obligerait enfin l’exécutif à réduire les dépenses de l’Etat, à réaliser des économies structurelles significatives dans le budget et surtout, à diminuer l’impôt des Français.
La nécessité se fait impérieuse quand on sait que notre pays demeure, triste gloire des podiums oblige, le champion d’Europe de la pression fiscale et sociale.
Les Républicains ne pratiquent pas l’incantation. Ils ont toujours eu la culture et le souci du contrôle de l’argent public, conscients que derrière cet argent, il y a les contribuables Français.
1520 milliards, c’est la dépense publique constituée à 50% de redistribution sociale et d’allocations diverses qui pèsent sur le niveau de notre dette et rend notre Etat-providence exsangue, à bout de souffle.
Aussi, nous, les Républicains, souhaitons mettre fin à ces dépenses d’un Etat omniprésent et omnipotent qui, au lieu de distribuer tous azimuts des chèques, devrait se sevrez de cette fâcheuse facilité en recentrant son action sur ses fonctions régaliennes et en responsabilisant ses administrations trop dépensières. Il y va de l’avenir du pays et de nos enfants.