
Cette semaine, Pierre Danon et Edouard de Castellan vous proposent trois ouvrages : “La Grande Garderie” de Lisa Kamen-Hirsig d’abord, “L’École à Deux Vitesses” de Jean-Paul Brighelli ensuite et “La Détresse du Petit Pierre qui ne sait pas lire” de Chantal Delsol pour finir. Face à ses trois essais, un constat : celui d’un système éducatif en crise.

Notes sur Pierre Danon : Aujourd’hui membre du Bureau politique des Républicains, Pierre Danon est un chef d’entreprise français, actionnaire principal et Président du Conseil d’administration de ProContact, Centre d’appel pour les PME françaises. De 2014 à 2017, il aura aussi été le directeur adjoint de la campagne présidentielle de François Fillon.
Le système éducatif français, autrefois modèle d’excellence, est aujourd’hui en difficulté, se classant 23e sur 79 dans le dernier classement PISA. Cette situation critique se reflète dans le manque de préparation de nos jeunes pour le marché du travail, avec un taux de non-scolarisation et de chômage supérieur à la moyenne de l’OCDE.
Des ouvrages tels que “La Grande Garderie” de Lisa Kamen-Hirsig critiquent l’approche actuelle de l’éducation. Selon elle la volonté de construire un système égalitariste où tous sont censés tout apprendre est une des causes profondes de l’échec de notre système éducatif. Jean-Paul Brighelli, dans “L’École à Deux Vitesses”, met en lumière la ségrégation croissante et les inégalités exacerbées par le système actuel. Plus ancien mais prémonitoire, “La Détresse du Petit Pierre qui ne sait pas lire” de Chantal Delsol illustre la tragédie d’une génération déconnectée de son héritage culturel et linguistique et explique les mécanismes qui ont conduit à ce désastre.
La chute du système français est aussi la conséquence directe de réformes pédagogiques successives mal orientées des quatre décennies, qui ont privilégié des méthodes avant-gardistes et déconnectées des besoins réels. La suppression drastique des heures dédiées aux disciplines fondamentales en est l’illustration la plus flagrante.
La politique du “bac pour tous”, quant à elle, a nivelé par le bas, engendrant une inflation de diplômes vidés de leur substance et un niveau d’échec très élevé à l’université. Ajoutons à cela une quête d’égalité mal interprétée qui a non seulement renforcé les inégalités mais a aussi maintenu une élite souvent déconnectée des réalités du terrain.
Le centralisme exacerbé de notre système éducatif a entraîné une perte d’autonomie des établissements, engendrant un manque d’adaptabilité et d’innovation. La disparition de l’autorité pédagogique, symptomatique d’un laxisme grandissant, contribue à une dégradation des conditions d’apprentissage.
Il est impératif de réagir. La France doit retrouver les vertus d’un enseignement qui valorise le savoir, l’effort et le mérite. Les solutions existent : donner plus d’autonomie aux écoles public, cesser de brider le développement de l’enseignement privé ; renforcer la régionalisation de l’approche, inspirer notre système des réussites étrangères, rééquilibrer les programmes d’enseignement pour refaire des matières fondamentales la pierre angulaire de la formation de nos jeunes. Mais pour cela, une volonté politique puissante et un effort consistant de longue haleine sont indispensables.
L’éducation est la pierre angulaire de notre République et nous devons tous œuvrer pour sa renaissance. Les auteurs que nous avons cités ne se contentent pas de dresser un tableau noir ; ils nous invitent à agir, à repenser notre approche pour former les citoyens de demain. Il est du devoir de chaque acteur du système éducatif, de l’enseignant au politique, de s’engager pour une refonte profonde de notre éducation.